samedi 14 avril 2012

Déclaration d'amour!

Un candidat à l’élection présidentielle a dit que les Français ne s’aiment pas ! C’est malheureusement vrai, les Français ne s’aiment pas. Pour s’aimer, il faudrait avoir conservé une certaine estime de soi-même, une certaine dignité, une certaine fierté d’être Français.
Si les Français ne s’aiment pas, qui pourrait bien les aimer? Plus personne ne les aime, et moi non plus, du reste, je ne les aime pas. Je n’aime ni leur politique, ni leurs hommes politiques.
Leur politique, c’est celle d’un pays vaincu en 1940, la conduite déshonorante de certains pendant l’Occupation, la passivité des autres, à l’exception d’une poignée d’individus courageux. Sur le plan moral, la France ne s’est jamais relevée de ce désastre, elle reste habitée par le sentiment d’une faute, d’une défaillance, d’une culpabilité inexpiable.  
La Première guerre mondiale, la der’ des der’,  avait été suivie par une montée du pacifisme. Au cauchemar de la seconde guerre, avec  les dénonciations, les arrestations,  les exécutions, les déportations, le massacre de la population juive, succède l’envie d’oublier, d’oublier le crime. D’oublier, mais pas de changer.
Personne n’a changé. Il faut des dizaines d’années pour que soit jugé Papon, Bousquet est reçu par le Président de la République, les pays démocratiques ferment les yeux sur les massacres de civils ou sur la torture, quand leurs armées ne la pratiquent pas elles-mêmes.  Les interventions extérieures se font au nom des droits de l’Homme, mais les intérêts économiques sont bien présents. Des millions de gens vivent, en France, dans la misère et les difficultés, mais aussi, dans l'indifférence générale.
Pourtant, la démocratie, les droits de l’Homme sont devenus le nouveau catéchisme. Le pèlerinage à Strasbourg  est rédempteur, la nouvelle religion a ses dévots,  ses prédicateurs, ses jésuites et ses intégristes.
Une religion, une église peut-être, mais pas de Dieu. La spiritualité est absente. Dieu est absent, les seuls dieux sont ceux de la presse et des médias, le paradis est à portée de la main. Aucun effort n’est demandé, si ce n’est  d’adhérer au nouveau canon. Il suffit que les droits de l’Homme soient respectés. Le citoyen, rassuré par tant d’humanisme, et libéré de toute aspiration morale, pourra jouir de tous les bienfaits de la vie matérielle. Sans le savoir, et sans en prendre conscience, la société est devenue non seulement hédoniste, mais en fait complètement matérialiste et individualiste.
Le citoyen, d’ailleurs, s’efface derrière le consommateur. Il n’est plus qu’un numéro – numéro de carte bancaire, numéro d’assuré social, numéro de portable - , il n’a que des droits, il peut toujours trouver moins cher et meilleur, puisque le seul critère, la seule valeur, c’est l’argent. Pour l’obtenir, tous les coups bas sont permis , seul le résultat compte.
Alors, dans une telle société, y-a-t-il encore place pour l’amitié, pour le courage, pour la loyauté, pour la sincérité, pour la solidarité, pour la morale ? Poser la question, c’est déjà y répondre.
Il existe pourtant un espoir. La France existe encore, elle existe par son histoire, par sa culture, par sa langue. Je vous ai dit que je n’aime pas les Français. Mais j’aime la France. Beaucoup d’entre nous aiment encore la France. Notre France, c’est la France de l’effort, du travail, c’est la finesse de l’esprit français, c’est l’art de la conversation, c’est l’esprit inventif des Français, ce fut longtemps leur courage. Tout cela est bien loin des modèles qui nous sont proposés.
Parce que les Chinois nous vendent beaucoup de marchandises, nous sommes comme sidérés par leur réussite, nous nous extasions devant leur succès économique. Pourtant, malgré la légende, les Chinois n’ont rien inventé. Qu’y a-t-il de plus vulgaire que d’exploiter une main d’œuvre à bas coût pour produire moins cher ? Tout cela est d’une banalité écrasante, et ne procède d’aucun génie, c’est une économie d’esclavagiste et d’usurier. Ce n’est certainement pas un modèle.
Les Etats-Unis ?  L’Amérique, matérialiste et barbare, n’est pas non plus mon modèle.
L’Europe ? Mais quel spectacle nous donne aujourd’hui l’Europe ? Vous nous dîtes que l’avenir de la France, c’est la France dans l’Europe, ou avec l’Europe. Pourquoi pas ? Mais qui donc a empêché nos dirigeants de faire l’Europe, depuis le temps qu’on en parle ? Faites-la , l’Europe, l’Europe fédérale, l’Europe des nations, l’Europe de la finance, l’Europe que vous voulez. Mais cessez de nous en parler, c’est lassant et inutile, car l’Europe n’est pas l’avenir de la France, la France existera, avec ou sans l’Europe, et tant qu’existeront des Français .
L’espace naturel de la France, ce n’est pas  l’Europe, c’est le monde, son sanctuaire, c’est la  francophonie. La France ne s’arrête pas aux frontières de la métropole. La France, c’est une histoire, c’est une culture, c’est un état d’esprit,  c’est une langue. Si vous aimez tout ça, si vous aimez l’idée française, vous êtes Français.
La France, ce n’est pas non plus un champ clos, ce n’est pas une propriété. On ne gère pas la France comme un syndicat de copropriétaires. La France, l’idée française, c’est comme une femme que l’on aime, pour laquelle on est prêt à tout, à tous les efforts, à tous les sacrifices, à toutes les générosités.  C’est une femme forte, parfois autoritaire, mais bonne, juste, pleine de bon sens.  C’est une femme qui m’a envoyé à l’école, qui m’a permis d’apprendre, qui m’a enseigné l’effort, qui ne m’a rien promis. C’est une femme généreuse qui  aime et qui prend soin de ses enfants, de tous ses enfants. Cette France-là, je continue de l’aimer.

lundi 9 avril 2012

A propos des élections présidentielles : "Roulez, jeunesse!"



Dernières propositions des favoris de l'élection présidentielle : elles concernent le permis de conduire pour les jeunes.

Pendant que les jeunes pourront circuler peut-être sans assurance, mais avec le permis, ceux qui sont restés sur le bord de la route, les quatre millions de chômeurs et de demandeurs d'emploi, pourront les voir passer.

Sarkozy a dit de Hollande qu'il était nul!

Entre ces deux-là, n'est-ce pas pas le débat d'idées qui serait nul?