Je cherche à acheter un appartement et, répondant à une annonce immobilière, j'appelle le vendeur. Pour être sûr de bien entendre, je porte mes prothèses auditives. Mon correspondant me répond, me donne ses coordonnées et son nom qu'il prend le soin d'épeler, en ajoutant : "... comme l'eau minérale!"
Je ne comprends pas son nom. C'est quelque chose comme "pommier", "prunier", "merdier". Il est presque certain que ça se termine en "yé".
Je lui fais répéter. Il répète et ajoute : "... comme l'eau minérale!"
N'ayant toujours pas compris, je lui demande de bien vouloir de nouveau répéter. Un peu agacé, il répète de nouveau son nom, suivi de "... comme l'eau minérale".
Réalisant qu'il a affaire à un cas sérieux, il ajoute un indice supplémentaire : "...gazeuse!".
Je ne comprends toujours rien, mais cette fois-ci, je n'ose pas lui demander de répéter, et je lui donne rendez-vous pour le lendemain, en proposant de l'appeler - mais par quel nom? - sur son téléphone portable.
La question me taraude et me plonge dans un abîme de perplexité. Pendant des heures, je cherche un nom. A la fin de l'après-midi, j'ai un éclair ou plutôt, une vague lueur. Epuisé par la réflexion, je balbutie : "Ca doit être Perrier! "
Lorsqu'enfin, je visite l'appartement, les canalisations me paraissent en mauvais état, et je ne veux pas risquer un dégât des eaux.
Je n'ai pas acheté l'appartement. Tant pis pour Monsieur Poirier.
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