En politique, c’est comme dans la grande distribution. L’important, c’est l’étiquetage !
« ... cela n’enlève rien au fait que je m’opposerai à celui qui se voit comme un Thatcher français, et qui renforcerait bien de nos problèmes économiques au lieu de les résoudre ... », nous dit l’auteur d'un article récemment publié sur Agoravox.
Je ne crois pas que Fillon se voie comme un « Thatcher » français. C’est simplement l’auteur de l’article qui le voit comme tel.
C’est vrai, le programme de Fillon demande de tels efforts, et soulève de telles oppositions qu’il pourra difficilement être réalisé dans sa plénitude. Mais le véritable mérite de Fillon n’est pas dans son programme, il est de parler vrai, de ne rien cacher ni des difficultés du moment, ni des efforts nécessaires.
Et c’est précisément ce que lui reprochent tous ses adversaires, car il est évidemment plus facile d’endormir la populace, et de lui laisser croire que la France serait en quelque sorte détachée du reste du monde, qu’elle échapperait aux transformations de l’histoire, que la population française, miraculeusement épargnée par une volonté divine, pourrait tranquillement continuer à vivre en travaillant 35 heures par semaine, en ayant en fait deux mois de vacances par an (ce qui n’existe nulle part au monde), que les Français pourraient partir en retraite avant les autres, et que tout finirait bien, à la fin des fins, par s’arranger miraculeusement.
La « gauche » européenne et mondialiste se cache derrière l’illusion d’un mur protecteur qui mettrait la France à l’abri du reste du monde. La France importe massivement les produits de consommation de Chine, elle va jusqu’à vendre à des investisseurs chinois (ou autres) les infrastructures stratégiques que sont ses aéroports, mais par miracle, le « travailleur français » conserverait ses « acquis sociaux », et ne serait jamais soumis au traitement réservé aux coolies chinois. Quel aveuglement ! Quelle illusion !
C’est pourtant Fillon qui est accusé d’être un « traditionnaliste », un « catho » plus ou moins illuminé, un « antiaméricain », un « ami de Poutine ».
Fillon est dans la réalité. En aimant la France et en connaissant son histoire, il se prépare à l’avenir, et il propose d’agir. Il est catholique : serait-ce un crime, une tare irrémissible ? Il aurait pu être juif, protestant, athée, franc-maçon, mais il est « catho », et pour tous les conformistes de notre société socialo-hédoniste, la messe est dite, en quelque sorte.
Fillon n’est bien sûr pas antiaméricain, et en proposant de renouer un dialogue avec la Russie, il ne fait que proposer le retour au bon sens.
Fillon n’est pas davantage Thatcher. Fillon demande aux Français de faire des efforts. A défaut, la France sera condamnée à végéter, à s’éteindre, à mourir progressivement, mais sûrement, à petit feu, sur le réchaud des petites combines socialistes, européanistes et mondialistes.
Petites combines et grosses ficelles. La plus évidente de ces combines, à ce jour, est de permettre à des membres du PS de signer une déclaration disant qu’ils adhèrent aux valeurs de droite, et de participer, en toute impunité, à la primaire de la droite et du centre, faussant ainsi le sens du suffrage. Bruckner, journaliste du journal Le Monde, n’a pas hésité à déclarer à la télévision qu’il entendait participer à la fois aux primaires de la droite et du centre. Aucune protestation, impunité garantie.
Honte ! Honte à tous ces combinards malhonnêtes !
La véritable raison du succès - certes, provisoire et précaire - du candidat Fillon, ce n’est pas son programme, c’est en réalité le message moral qu’il adresse à la France. C’est ce message que ses adversaires ne veulent pas entendre. Ce message est double :c’est tout d’abord l’amour de la France, mais ici, ça ne s’explique pas, ça se ressent. C’est ensuite l’appel à l’effort.
« Celui qui ne travaille pas ne mange pas. » Ces paroles ne sont pas seulement tirées d’un discours de Lénine, ce sont celles d’une épître de saint Paul. Bien sûr, c’est fâcheux, car, lui aussi, il était chrétien !
Dimanche, en définitive, le choix est simple : voter pour vivre, ou crever « socialiste », au sens PS du terme.
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